Trévarn le 17 juin 2004
L’association, loi de 1901, a été créée en 1991 par des habitants de la commune pour œuvrer à la sauvegarde et à l’entretien de la chapelle de Trévarn et plus généralement du patrimoine sous toutes ses formes.
L’association s’intéresse au patrimoine « matériel » : chapelle, chemins, fours, kanndi… Elle étudie le patrimoine écrit : registres des baptêmes, mariages et sépultures de l’ancien régime et registres d’état civil, inventaires après décès, cadastre napoléonien. Elle travaille en lien avec d’autres associations de la Communauté d'Agglomération du Pays de Landerneau Daoulas (Dourdon, Dec’h hizio ha warc’hoaz, Mein a diri). Elle compte aujourd’hui une quinzaine de membres.
Si vous vous intéressez au patrimoine local ou si vous voulez apporter votre aide,
vous pouvez contacter Jean-Yves SALAUN au 07 77 08 12 25 ou par mail : lesamisdetrevarn point (.) patrimoine chez (@) gmail point (.) com. Page Facebook : @AmisdeTrevarn.
Quelques expositions.
La réfection de la chapelle de Trévarn est menée en collaboration étroite avec la municipalité.
Un drain ceinturant l’édifice a permis d’assécher les murs. Le clocher, le plancher, la charpente et les murs ont été remis en état. Le calvaire a également été restauré.
Les vitraux ont été fabriqués par les membres de l’association.
L’association et la municipalité nettoient et balisent des circuits pédestres.
Une randonnée est organisée gratuitement tous les ans, le premier dimanche après Pâques. Un goûter, destiné à financer l’association, est proposé à tous : marcheurs et non-marcheurs.
Réfection de la toiture
Voir le site sur la culture du lin et du chanvre en Bretagne.
Jusqu’à la fin du XVIIIe siècle la chapelle de Trévarn est en réalité une église trèviale, succursale de la paroisse-mère de Dirinon, au même titre que Saint-Urbain.
Les baptêmes, mariages et sépultures des habitants des villages qui dépendent de Trévarn sont inscrits dans les registres paroissiaux. Les enfants sont baptisés dans les fonts baptismaux datés de 1666.
Si l’on se fie aux différentes dates portées par l’édifice : 1682 sous la galerie du clocher, 1700 et 1701 sur le transept sud, 1683 et 1701 sur les sablièresNote_1a de la nef et du chœur, le bâtiment est de la fin du XVIIe siècle.
En réalité l’église est beaucoup plus ancienne et ces dates sont celles des derniers travaux qui lui ont donné son aspect actuel.
Réfection de la toiture
On peut faire remonter l’existence d’un lieu de culte chrétien à cet endroit vers les Ve – VIe siècles avec l’arrivée des immigrants venus d’Outre-Manche, du pays de Galles ou de Cornouailles. La forme quasi circulaire de l’enclos est typique du pays de Galles.
En 1172, dans l’acte de fondation de l’abbaye de Daoulas, mention est faite de l’église de Sancti Baharni, saint Baharn, qui est à l’origine du nom de Trévarn.
Différents actes datés font état de l’existence de l’église de Trévarn.
L’édifice actuel est en forme de croix latine avec chevet à pans coupés.
La charpente, visible, a été entièrement remaniée à la suite de graves désordres constatés en 1997. Sa réfection s’est terminée en 2004.
Sur les sablièresNote_1b, outre les dates déjà mentionnées, on peut lire les noms de marguilliers et de fabriciensNote_2a (responsables financiers de la trève).
La statuaire est en bois polychrome.
Une Vierge à l’enfant est dans le transept sud, saint Joseph dans le transept nord.
Le retable du Rosaire est dû à l’atelier de Jean Bertouloux vers 1680. Il manque deux médaillons. Le tableau représente différents épisodes de la vie du Christ, la partie inférieure est remplacée par une inscription en breton.
La niche droite abrite le groupe de saint Yves, du riche et du pauvre, celle de gauche la Vierge et saint Anne. Au-dessus figurent deux évêques. Deux personnages, peut-être une Annonciation, surmontent le tout.
Inauguration des portes
La partie centrale du maître-autel date du XVIIe siècle. Les deux côtés sont plus récents ainsi que l’indique la date peinte. Dans la niche de droite se trouve saint Étienne, dans celle de gauche une pietà. Une Ascension domine le tout.
Sur le sol on remarque plusieurs dalles funéraires. Celles des prêtres sont reconnaissables à la présence d’un calice.
Les plus récentes, au milieu de la nef, proviennent du cimetière de Saint-Urbain.
Les plus anciennes sont dans le transept et sur le mur du clocher.
Sur le placître, le calvaire du milieu du XVIe siècle, porte sur le fût les écots de l’arbre de vie souvent assimilés aux bubons de la peste.
Il a été restauré par Roland Doré (décédé à Plouedern en 1663) à qui l’on doit le Christ en Croix. Ce sculpteur a également remanié la tête de saint Jean et refait celle de la sainte Femme de gauche de la pietà.
En 1995, grâce au prix du concours « Un Patrimoine pour Demain » organisé par le Pèlerin-Magazine et l’association Notre-Dame de la Source il a pu être entièrement restauré.
En contre-bas de la chapelle, la fontaine de dévotion abrite une statue de la Vierge qui était habillée pour le pardon. Sa présence peut accréditer l’hypothèse d’une implantation sur un ancien lieu druidique.
A proximité de Trévarn, sur une colline nommée dans le cadastre de 1826 « run ar baniel » (la colline de la bannière), de très nombreux débris de briques et de tuiles romaines témoignent de l’implantation ancienne d’un établissement romain. La colline qui domine la vallée de la Mignonne est une position stratégique pour surveiller la rivière de Daoulas.
La présence de deux villages proches l’un de l’autre Guernevez l’Haridon et Guernevez Pont Quellennec (guernevez : nouveau village) peut être expliquée par un village disparu depuis fort longtemps, situé entre Kerguelen et Guernevez l’Haridon, run ar Hoël.
Le terme de « hoël » désigne la forge. Doit-il être mis en relation avec les parcelles nommées « parc ar forn » (le champ du four) à Trévarn, éloignées des habitations ? Le mot four doit être pris ici dans le sens de « bas fourneau » pour l’élaboration du fer.
Les questions sur le passé de Trévarn et son environnement sont nombreuses. Il faut espérer que certaines trouveront un jour une explication. Quant aux autres, il est permis de laisser courir notre imagination…
La chapelle de Trévarn
A Saint-Urbain, la chapelle de Trévarn, située dans le village du même nom, est une ancienne église trèviale de Dirinon.
Les pierres gravées, sur le clocher et la façade sud du transept, et les sablièresNote_1c de la nef et du chœur portent les dates et les noms des prêtres et des fabriciensNote_2b à l'origine des derniers travaux qui ont donné à l'édifice son aspect actuel.
De quand date l'implantation d'un lieu de culte à Trévarn ? Une certitude, il y a déjà une église sur le site en 1172, date de la fondation de l'abbaye de Daoulas.
Si nous remontons dans le temps, lors de l'arrivée, aux Ve et VIe siècles, des immigrants venus d'outre-Manche, deux moines Urvan et Baharn se sont installés et ont laissé leurs noms à ce qui deviendra Saint-Urbain et Trévarn (le village de Baharn).
La présence à Trévarn d'une fontaine en contrebas de la chapelle peut accréditer l'hypothèse d'une implantation sur un ancien lieu druidique.
Calvaire du XVIe siècle (environ 1550) en
kersantite. Le Christ et la tête de saint Jean
sont dus au sculpteur landernéen Roland Doré
A proximité de Trévarn, sur une colline nommée dans le cadastre de 1826 "run ar baniel" (la colline de la bannière), de très nombreux débris de tuiles et de briques romaines, témoignent de l'implantation ancienne d'un établissement romain. La colline qui domine la vallée de la Mignonne est une position stratégique pour surveiller la rivière de Daoulas. La présence de deux villages proches l'un de l'autre Guernevez L'Haridon et Guemevez Pont.
Quellennec, (guemevez : village nouveau) peut être expliquée par un village disparu depuis fort longtemps, situé entre Kerguelen et Guernevez l'Haridon, Run ar Hoël.
Ce terme de "hoël" qui désigne la forge doit-il être mis en relation avec les parcelles nommées "parc ar forn" (le champs du four) à Trévarn, éloignées des habitations ? Le mot four doit être pris ici dans le sens de "bas fourneau" pour l'élaboration du fer.
Les questions sur le passé de Trévarn et de son environnement sont nombreuses. Il faut espérer que certaines trouveront un jour une explication. Quant aux autres, il est permis de laisser courir notre imagination...