Tout ce qui suit concerne les installations, le traitement et la facturation avant le transfert du service de l'eau à la Communauté d'Agglomération au 1er janvier 2019.
Pour toute question concernant l'eau potable (demande de branchement, distribution, qualité de l'eau, analyses, etc.) contactez la Société publique locale « Eau du Ponant » au numéro unique : 02 29 00 78 78.
Le règlement du service de l'eau peut être téléchargé sur le site d'Eau du Ponant.
L’eau distribuée à Saint-Urbain est pompée au lieu dit « la source », derrière la résidence rurale.
Elle est puisée dans une nappe souterraine à quelques mètres de profondeur d’où surgissait une source déjà exploitée depuis les années 1930 (voir l'article sur l'adduction d'eau potable). Toute la zone dite « de captage » est protégée par des plantations, l’interdiction d’utilisation de pesticides et une inscription particulière au PLU.
Jusqu'au 31 décembre 2018 l’eau était gérée par la commune, en régie municipale.
Cette eau est relevée par deux grosses pompes dans le puits creusé au droit de la source.
Elle passe dans un aérateur ou elle va perdre une partie des gaz dissous, en particulier le gaz carbonique. Comme l'eau de la source est trop douce, elle est filtrée dans deux grosses cuves remplies de maërlNote_1 où elle se débarrasse de ses impuretés et des matières en suspension résiduelles.
Au contact du maërl des cuves, elle va se charger en carbonate de calcium et devenir plus dure. L'eau trop douce est corrosive et favorise les fuites dans les canalisations, ce qui provoque le développement des bactéries. À l'inverse, l'eau trop dure entartre les tuyaux et les machines (dépôts de calcaire) et diminue les propriétés détergentes des lessives et des savons. Il faut donc trouver un bon compromis entre les deux. Le titre hydrotimétrique (TH)Note_2 visé est de 8 à 10 °f (degré français)Note_3.
Elle est ensuite désinfectée par du chlore et analysée en permanence (pH, TH, température, chlore, ...) par un automate avant d’être remontée jusqu’au château d’eau, situé en bordure de la voie romaine à Balanec, à l’aide de pompes électriques.
C’est en sortie de la station de pompage que le volume d’eau puisée est mesuré par un compteur.
Du château d’eau, elle descend jusqu’aux abonnées par gravité. Pour les abonnées situés plus haut que le château d’eau (Kerdostin, Bodan, Penhep, ...), des pompes dites de « surpression » refoulent cette eau jusqu’à leur habitation.
Dans le cas où le débit de la source devient insuffisant, un complément est fourni par « le syndicat de l’eau » provenant de la station de Pont ar Bled sur la commune de Plouédern qui pompe l’eau de l’Elorn. Cette eau, mesurée par un second compteur, se déverse directement dans le château d’eau par l’ouverture automatique d’une vanne lorsque le niveau dans la cuve est trop bas. Pour éviter que l’eau ne stagne dans ces tuyaux, une purge manuelle est effectuée chaque jour.
Un compteur situé dans l'enceinte du château d'eau mesure le volume d'eau distribué par le réseau gravitaire et un second compteur mesure celui envoyé sur le réseau surpressé.
Après utilisation, les eaux sales sont collectées par le réseau d’assainissement et traitées à la station d’épuration située au bout de la rue de la Fontaine, un peu plus bas que le captage. Elle est traitée par un procédé de « boues activées » avant d’être rejetée dans le ruisseau Ster Vian qui est un affluent de la rivière de Daoulas.
Ceci ne concerne bien sûr que les habitations qui sont reliées au réseau d’assainissement collectif.
Le maërl est utilisé dans les stations de distribution d’eau potable pour reminéraliser l’eau acide et la rendre moins agressive. L’eau du captage de notre commune est, comme beaucoup de sources dans les régions granitiques et volcaniques, naturellement acide. Son pH (potentiel en hydrogène) varie entre 5,1 et 6,1 suivant les années. Or une directive européenne de 1998 (directive n° 98/83/CE) impose un pH compris entre 6,5 et 9.
La solution utilisée actuellement est d’aérer l’eau du captage pour ôter le maximum de CO2 puis de la faire passer à travers une cuve de maërl pour remonter son pH à 7 - 8 et avoir ainsi une eau douce, conforme à la réglementation.
Le maërl est constitué de débris d'algues marines riches en calcaire, en magnésium, fer et oligo-éléments. C’est un matériau idéal pour reminéraliser l’eau. Il est extrait principalement des fosses des Glénan. Mais le volume d’extraction du maërl (12000 tonnes en 2006) ne permet pas le renouvellement de l’algue dont il est issu. Pour préserver la ressource, un arrêté préfectoral du 17 octobre 2005 interdit son exploitation en 2011. Il faut donc trouver une solution de remplacement.
L’avantage du maërl, outre son faible coût, est qu’il offre une grande surface d’échange avec l’eau qui peut se charger rapidement en calcaire à son contact. La plupart des matériaux de remplacement ont une surface d’échange plus faible et demandent donc un temps de passage plus long sur le matériau, ce qui se traduit par un volume des cuves plus important et peut amener à modifier le bâtiment abritant l’installation actuelle. Les produits de substitution envisagés sont les calcaires terrestres et des produits de synthèse qui ont tous des contraintes plus grandes que le maërl.
Depuis avril 2015 le maërl est remplacé par du calcaire terrestre. Les études effectuées ont montré que le changement des cuves contenant le maërl n'est pas nécessaire car elles semblent assez grandes pour contenir le calcaire de remplacement. Des analyses seront effectuées pour vérifier ces calculs.
Deux types d’analyses - obligatoires - sont effectuées régulièrement au point de captage (production) ou en sortie du château d’eau (distribution). Les prélèvements relatifs à la distribution de l'eau sont souvent effectués dans des lieux comme la mairie ou l'école de la commune. Au total, plus de 170 paramètres et substances différents ont été analysés depuis 1998.
Vous pouvez retrouver toutes les analyses effectuées sur la commune sur le site du ministère des Affaires sociales et de la Santé en sélectionnant la région, puis dans le nouvel onglet, le département et la commune.
Elle permet de détecter les organismes pathogènes tels que bactéries, virus et parasites qui peuvent provoquer des maladies graves. Une eau potable ne doit pas contenir un seul de ces germes (coliformes et streptocoques fécaux, salmonelles) ou alors en très faibles quantités (germes aérobies revivifiables).
Elle comprend la mesure des paramètres physiques, des sels dissous, des substances toxiques et des substances indésirablesNote_4.
De nombreux paramètres physiques sont mesurés, soit à la source, soit en un point de distribution. Le tableau ci-dessous liste quelques uns de ces paramètres.
Paramètres | Valeur St-Urbain | Valeurs limites |
---|---|---|
Coloration après filtration | < 5 mg/l Pt | ≤ 15 mg/l Pt |
Conductivité à 25°C | 228 µS/cm | entre 200 et 1100 |
Odeur (*) | 0 | - |
potentiel Hydrogène (pH) | 7,9 | entre 6,5 et 9 |
Radioactivité alpha | 0,032 Bq/l | - |
Radioactivité bêta | < 0,27 Bq/l | - |
Saveur (*) | 0 | - |
Température | 12,2 °C | < 25 °C |
Titre hydrotimétrique (TH) | 7,2 °f | - |
Note : le signe < devant la valeur signifie « inférieur au seuil mesurable par les instruments utilisés ». (*) : ces valeurs sont uniquement qualitatives.
On peut noter le pH proche de 8 qui indique que l’eau est neutre (en fait très légèrement basique - l'eau neutre a un pH de 7).
La dureté de l'eau (TH = 7,2 °f) est aussi un paramètre important en pratique car il permet de régler correctement les lave-vaisselle par exemple. Cette valeur indique une eau douce, très peu calcaire. La dureté (TH) idéale est de 15 °f.
L’analyse des sels dissous correspond à peu près à ce que l’on trouve sur les étiquettes des bouteilles d’eau. Le tableau suivant montre les valeurs principales pour notre commune et les valeurs maximales européennes autorisées exprimées en milligrammes par litre.
Sels en mg/l | Valeur St-Urbain | Valeur max |
---|---|---|
Aluminium (Al 3+ ) | 0,035 | 0,2 |
Calcium (Ca 2+ ) | 23 | pas de max |
Chlorures (Cl - ) | 23 | 250 |
Magnésium (Mg 2+ ) | 4,2 | 50 |
Potassium (K + ) | 2,4 | 12 |
Sodium (Na +) | 13 | 200 |
Sulfates (SO - ) | 14 | 250 |
L’analyse des substances toxiques montre que leur niveau est très bas par rapport aux normes européennes comme l’indique le tableau suivant où l’on a répertorié les substances les plus courantes. Les valeurs sont exprimées en microgrammes par litre.
Toxiques en μg/l | Valeur St-Urbain | Valeur max |
---|---|---|
Arsenic (As) | < 2 | 10 |
Cadmium (Cd 2+)(*) | < 0,5 | 5 |
Nickel (Ni)(*) | < 5 | 50 |
Phosphore (P)(*) | 30 | 5000 |
Plomb (Pb)(*) | < 5 | 50 |
Note : le signe < devant la valeur signifie « inférieur au seuil mesurable par les instruments utilisés ». (*) : valeurs d'une analyse plus ancienne.
Les substances classées indésirables peuvent avoir une incidence sur la santé à long terme mais sont tolérées en faible quantité. Les principales sont représentées ici, les valeurs étant exprimées en microgrammes par litre.
Indésirables en μg/l | Valeur St-Urbain | Valeur max |
---|---|---|
Ammonium (NH4+ ) | < 50 | 100 |
Cuivre soluble (Cu)(*) | <5 | 1000 |
Fer soluble (Fe) | 5 | 200 |
Fluorures (F) | 50 | 1500 |
Manganèse (Mn) | < 1 | 50 |
Nitrates (NO3- ) | 16 000 | 50 000 |
Nitrites (NO2- ) | < 10 | 500 |
Les pesticides, en tant que substances indésirables, sont classés à part car c’est un arrêté ministériel (du 11 janvier 2007) qui fixe les concentrations maximales dans l’eau du robinet : 0,1 microgramme par litre (μg/l) par pesticide et 0,5 μg/l pour l’ensemble des pesticides répertoriés. Ces analyses pour Saint-Urbain donnent des valeurs très en dessous des seuils mesurables (par les appareils utilisés) : soit < 0,02 μg/l pour l’alachlore, l’atrazine, le diuron, l’isoproturon et la simazine et < 0,05 μg/l pour le glyphosate et son premier produit de dégradation, l’AMPA.
Ces analyses montrent que notre eau est de très bonne qualité et peut être bue sans modération. La seule ombre au tableau concerne le phosphore et les nitrates, tous deux issus de l’agriculture dont les niveaux devront baisser dans l’avenir.